Burkina Faso : une dizaine d’agents publics épinglés pour corruption

Dans sa quête incessante d’assainissement de l’administration publique, le gouvernement du Burkina Faso poursuit sa croisade contre la gangrène de la corruption. Ainsi, une nouvelle étape a été franchie jeudi 24 avril 2025, avec la comparution devant la justice d’une dizaine de responsables et d’agents publics opérant dans la région stratégique des Hauts-Bassins. Ces individus sont appelés à répondre de leurs actes répréhensibles, constitutifs de pratiques illégales, selon les termes d’un communiqué émanant du Contrôleur général de l’État.

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Ces agents, qu’ils soient encore en fonction ou qu’ils aient servi par le passé au sein de la Direction régionale de l’Agriculture, des Ressources Animales et Halieutiques (DRAA-HB), font face à de lourdes accusations. En effet, il leur est reproché des faits de concussions, abus de fonction, détournement de deniers publics et enrichissement illicite. Les procédures judiciaires ont été déclenchées à la suite d’investigations minutieuses menées par l’Autorité Supérieure de Contrôle de l’État et de Lutte contre la Corruption (ASCE-LC), gardienne de l’intégrité des institutions.

Les conclusions accablantes de l’enquête révèlent un système de prédation bien rodé. Les enquêteurs ont découvert que certains agents auraient indûment exigé la somme de 25000 FCFA pour chaque visite de terrain effectuée en dehors des lotissements, une pratique illégale leur permettant d’empocher des fonds à des fins strictement personnelles. D’autres sont pointés du doigt pour avoir perçu illicitement des frais liés à la location de la cité d’hébergement, s’enrichissant personnellement au passage, et pour avoir engagé des dépenses publiques en violation flagrante des règles élémentaires de passation des marchés.

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Pour ce qui concerne les responsables des services financiers, ils sont fortement soupçonnés d’avoir orchestré ou, à tout le moins, facilité le détournement d’une partie substantielle des revenus générés par ces locations irrégulières.

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Face à ces malversations avérées, le ministère public a requis des sanctions exemplaires : des peines de 12 mois d’emprisonnement assorties du sursis, ainsi que des amendes dont les montants oscillent entre 5 et 67 millions FCFA, avec une tranche incompressible d’un million à régler de manière ferme. Une contrainte judiciaire maximale a également été sollicitée à l’encontre des prévenus, signalant la gravité des faits reprochés.

La partie civile, constituée du Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC), acteur vigilant de la société civile, et de l’État burkinabè, représenté par l’AJE (Agent Judiciaire de l’État) et l’ASCE-LC, réclame des réparations financières à la hauteur du préjudice subi. A cet effet, le REN-LAC demande ainsi 500 000 FCFA, tandis que l’État du Burkina Faso exige la somme considérable de 25 269 000 FCFA au titre des dommages et intérêts. Ce procès marque une étape significative dans la volonté affichée du Burkina Faso de purifier ses rangs et de restaurer la confiance des citoyens envers leurs institutions.


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