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Dans un entretien accordé à Alain Foka à quelques jours de la présidentielle, Laurent Gbagbo a annoncé son départ de la tête du PPA-CI après les élections législatives. S’il tient parole, son retrait est donc imminent. Mais avant ce tournant décisif pour le parti, l’ancien président prend des décisions qui s’apparentent à un grand ménage. Une vague de révocation de responsables et la dissolution du bureau exécutif national des jeunes suscitent des interrogations.
Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo nettoie les rangs avant la transition au PPA-CI
Au PPA-CI, Laurent Gbagbo demeure le maître. Il l’a encore démontré ce mercredi avec deux grandes décisions qui touchent la vie du parti. Le président du PPA-CI a tapé du poing sur la table suite à ce qu’il a qualifié d’indisciplines de certains cadres du parti. Comme pour la présidentielle, le président Gbagbo s’est imposé en indiquant la ligne de boycott. Tous ceux qui sont allés contre cette directive ont été sortis des rangs.
Blaise Lasm, en prison depuis plusieurs mois pour avoir donné sa poitrine pour le parti, n’a pas été épargné. Il a fait les frais de sa décision de se présenter aux élections malgré le refus du chef du parti. Une vingtaine d’autres membres et cadres du parti ont été révoqués. Dans la foulée, Laurent Gbagbo fait disparaître le bureau national exécutif de la ligue des jeunes après la révocation de Dalli Arthur Prince Richard qui en assurait la gestion.
Pour justifier ces mesures que certains qualifient de règlement de comptes, la porte-parole du PPA-CI accuse les membres sanctionnés d’avoir violé l’article 8 des statuts du parti. Dans son communiqué, elle a indiqué que les sanctions infligées aux membres indisciplinés s’inscrivent dans « un cadre strict de discipline, de cohésion et de respect des résolutions du Comité Central ».
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Les sanctions ne semblent pas radicaliser les mis en cause. En tout cas, pour l’instant, aucune réaction hostile n’a été enregistrée dans leur rang. Stéphane Kipré, concerné par la révocation, a pris acte et s’est mis à la disposition du président Laurent Gbagbo pour d’éventuelles nouvelles missions.
Avant la vague de Blaise Lasm, Ahoua Don Mello, membre influent du PPA-CI, a été mis à l’écart et fragilisé au sein du parti. Pour cause, il a participé à l’élection présidentielle, alors que le parti s’est opposé à toutes autres options en dehors de la candidature impossible de Laurent Gbagbo.
Faire le ménage et laisser le parti à qui ?
Avec ces sanctions devenues presque quotidiennes au PPA-CI, des observateurs s’interrogent sur le sort du parti lorsque Laurent Gbagbo s’en irait. En réalité, une analyse profonde de la situation révèle que ceux qui sont sanctionnés aujourd’hui sont en réalité ceux à qui il est censé transmettre le parti.
Certaines opinions estiment même que le président Gbagbo doit partir maintenant pour permettre à la relève de définir une nouvelle ligne directrice. « Ne serait-ce pas la meilleure façon d’assurer la survie du parti après son départ ? », s’interroge un analyste d’AFRIQUE SUR 7.

