La fin des hostilités est annoncée. Dans un communiqué du 26 juillet 2024, le leader du l’UPC, Ali Ndarassa, décide de « mettre un terme à toutes les hostilités sur l’étendue du territoire » de la Centrafrique. Il réaffirme par la même occasion dans son communiqué, « son ouverture à tous les pourparlers avec le gouvernement Centrafricain ». Des pourparlers qui visent, explique-t-il, « à ramener la paix, la sécurité et la cohésion sociale » en Centrafrique.
La décision, a été très bien accueillie par les autorités de Bangui. C’est le Ministre d’Etat en charge du Désarmement, Jean Willybiro -Sako, qui s’est exprimé au nom du gouvernement Centrafricain dans un communiqué du 8 août 2024. Il informe l’opinion nationale et internationale, que le gouvernement Centrafricain « prend acte de ces décisions ». Il encourage ainsi, les autres leaders des groupes armés, « à revenir objectivement dans le processus global de sécurité et de paix » en Centrafrique.
Le Ministre d’Etat, propose à Ali Ndarassa, « de designer officiellement ses Représentants pour les prochaines étapes du processus » de paix en Centrafrique. Il est aussi demandé au leader de l’UPC, de communiquer « la liste des commandants et des éléments de son groupe ». Cette liste doit aussi être accompagnée, de celle « des moyens militaires à leur disposition et le lieu de regroupement » pour les opérations de désarmement en Centrafrique.
Le gouvernement centrafricain a réagi favorablement, pour une bonne raison. Pour Jean Willybiro-Sako, le gouvernement avait déjà « décrété le cessez-le-feu unilatéral pour les forces de défense et de sécurité nationales ». En outre, ce gouvernement, « ne cesse de renouveler sa bonne volonté en exhortant tous les chefs et combattants des groupes armés à abandonner la violence armée » en Centrafrique, a indiqué le Ministre d’Etat.
La décision de Ali Ndarassa, a irrité François Bozizé.
L’autorité politique centrafricaine qui grince les dents suite à cette décision de Ali Ndarassa, c’est bien François Bozizé. Le leader de la CPC qui est une coalition des groupes rebelles en Centrafrique, a décidé d’exclure Ali Ndarassa et son groupe l’UPC, de cette coalition. Selon François Bozizé, Ali Ndarassa qui est Chef d’Etat-major général de la CPC, est exclu pour « insubordination ».
L’ancien Président centrafricain qui vit en exil en Guinée-Bissau, explique dans un communiqué du 5 août 2024, que cette décision, n’engage que l’UPC et la CPC marque sa désolidarisation. Pour François Bozizé, Ali Ndarassa pose des « actions opposées aux objectifs de la coalition ». Et ces actions, indique François Bozizé, constituent « l’insoumission à l’instance politique de la coalition ».
A ce jour, Ali Ndarassa est visé par de nombreuses sanctions de l’ONU. On lui reproche, de nombreux crimes de guerres et contre les civils en Centrafrique. Il est aussi visé, par des poursuites pour des trafics d’armes et de prédation de guerre à l’encontre des autorités Centrafricaines. Sa décision de mettre un terme aux hostilités, intervient quelques jours après la décision de l’ONU du 31 juillet 2024, visant à lever totalement l’embargo sur les armes en Centrafrique.