Après les violentes critiques de l’opposition au Sénégal, la CEDEAO a lâché le Président Macky Sall. L’organisation ouest-africaine exige désormais du président sénégalais le respect du calendrier électoral fixé au 25 février prochain.
La CEDEAO réclame finalement la tenue de l’élection pour le 25 février
Le Président Macky Sall, après l’échec de son projet d’un troisième mandat, a opté pour le report de l’élection présidentielle dans le but de rallonger sa gouvernance. La CEDEAO, dans une première déclaration, faisait preuve d’une souplesse coupable déconcertante, critiquée aux quatre coins de l’Afrique.
L’organisation s’était contentée d’inviter les responsables politiques du Sénégal à opter pour le dialogue afin d’aller vers des élections pacifiques et inclusives. Une position qui semblait accepter le coup de force de Macky Sall. Le ton a changé après les nombreuses critiques acerbes de l’opposition sénégalaise accusant la CEDEAO d’accompagner la forfaiture de Macky Sall. Ainsi, pour les différents leaders d’opinion, l’organisation sous-régionale donne raison au Mali, le Burkina Faso et le Niger qui se sont retirés de ses rangs.
Un nouveau communiqué bien plus conforme aux attentes des citoyens africains a été publié sur le site de la CEDEAO. « La Commission de la CEDEAO » dit désormais qu’elle « encourage la classe politique » sénégalaise « à prendre de toute urgence les mesures nécessaires pour rétablir le calendrier électoral conformément aux dispositions de la Constitution du Sénégal. »
En clair, la CEDEAO demande au Président Macky Sall de respecter la constitution de son pays qui fixe l’élection présidentielle à laquelle il ne participera pas au 25 février prochain.
Dans une volonté enivrante du pouvoir et un manque total d’élégance, Macky Sall a pris le monde de court en annonçant le report de l’élection présidentielle à quelques jours du début de la campagne. La majorité parlementaire qui lui est acquise a rapidement voté le report des élections pour le 15 décembre prochain.
Pour l’opposition sénégalaise, pas question d’accepter ce coup d’État civil d’un président en fin de pouvoir. Depuis l’annonce du report des élections et le vote des députés, le Sénégal fait face à des manifestations violentes qui pourraient s’amplifier les jours à venir si Macky Sall ne revient pas sur la date prévue du 25 février prochain.
Considéré comme une démocratie en Afrique, le Sénégal a perdu par cette crise née du « coup d’État constitutionnel » sa réputation de pays le plus stable d’Afrique francophone.