Le gouverneur du District autonome d’Abidjan, Beugré Mambé et le président de l’Institut français d’économie circulaire (INEC), François Michel Lambert ont signé mercredi à Abidjan une convention de coopération sur l’économie circulaire.
L’économie circulaire, une stratégie de lutte contre l’insalubrité à Abidjan
Abidjan, avec une population de 6 millions d’habitants, « chaque habitant produit plusieurs kilogrammes d’ordures par jour, ce qui donne un total de 1,4 million de tonnes d’ordures par an », a expliqué Beugré Mambé, indiquant que « les pouvoirs publics n’en ramassent que 60 à 70 % et avec ce partenariat avec l’INEC, les ordures deviennent une véritable mine d’or à explorer et à exploiter au maximum ».
La production de ces ordures, au dire de Mambé « peut être un avantage, à condition qu’elles soient transformées pour être réutilisées », justifiant que c’est cette « raison qui a motivé la décision de se tourner vers L’INEC, en vue d’ouvrir une grande perspective. Car avec 10.000 kg, on peut employer 250 personnes, et si l’on parvenait à transformer tous les déchets produits par les Abidjanais, le chiffre monterait à 35.000 emplois », a-t-il soutenu.
Aussi, le district d’Abidjan, dont l’une des politiques consiste à créer des emplois en faveur des femmes et des jeunes, trouve dans L’INEC, un instrument pour transformer les ordures. C’est pourquoi il envisage la création à Abidjan d’un institut chargé de la transformation des déchets.
Selon le gouverneur, cette collaboration permettra au district d’Abidjan, de résoudre « quatre problèmes, dont les problèmes d’emploi, de la propreté, de l’environnement et de la santé. En tout état de cause, le district d’Abidjan a déjà réfléchi à la problématique de la transformation des déchets en menant déjà des études sur l’utilisation des pneus usagers et des matières plastiques », a-t-il poursuivi.
Quant au président de L’INEC, il a montré l’importance du passage de l’économie linéaire à l’économie circulaire. Ce type d’économie récupère les déchets, les traites pour les réinjecter dans le circuit économique.
L’économie circulaire est « aujourd’hui un sujet planétaire et s’impose comme un modèle de développement, dans la mesure où le gaspillage des ressources fait courir de graves dangers à la planète, dont le risque de pénurie, avec comme conséquences des tensions, des conflits », a également fait savoir François Michel Lambert.
Poursuivant, le responsable de l’Institut français a informé que les dirigeants du monde ont inscrit l’économie circulaire comme un modèle de transition au détriment des modèles qui sont gaspilleurs de ressources. L’Union européenne en a fait un élément majeur dans sa volonté de transition vers un modèle de développement économique beaucoup plus inclusif.
L’économie circulaire offre l’opportunité de sortir des modèles mortifères, « elle a un impact environnemental et sanitaire dans la mesure où elle permet de préserver les ressources, de créer des richesses, d’agir positivement sur l‘environnement, de préserver la santé », a-t-il ajouté.