Me Affoussy Bamba, membre du collectif d’Avocats en charge de la défense de Guillaume Soro, a réagi à l’audience correctionnelle visant l’ancien chef du Parlement ivoirien, prévue le mardi 28 avril 2020.
Procès de Soro: Ses avocats dénoncent une tentative d’exécution politique
«Il s’agit d’une tentative d’exécution politique, en la forme d’une mascarade judiciaire», a dénoncé Me Affoussy Bamba, membre du collectif d’Avocats en charge de la défense de Guillaume Soro.
Cette sortie de l’ancienne ministre de la Communication, est relative au procès par contumace, du mardi 28 avril prochain, visant le président de GPS, accusé de détournement et de recel de fonds publics.
A en croire les avocats du député de Ferkessédougou, cette audience correctionnelle fixée à la « hâte » par les autorités judiciaires, n’a pour seul objectif que de rendre inéligible le candidat déclaré Guillaume Kigbafory Soro, à la prochaine élection présidentielle.
«L’unique objectif de cette audience précipitée vise à rendre inéligible M. Guillaume Kigbafori Soro, candidat à l’élection présidentielle, dans le cadre d’un jugement prévu à être rendu en catimini, à huis clos, en violation de toutes les règles de droit et de procédure, sans qu’il ne soit tenu compte des exigences sanitaires, et au prétexte d’accusations fantasques, calomnieuses, et, du reste, vivement contestées », a assené Me Affoussy Bamba.
L’avocate a en outre estimé qu’en prenant part à ce procès, les magistrats en charge du dossier se rendent complices de violation par l’Etat de Côte d’Ivoire de ses engagements internationaux.
Le mercredi dernier, la Cour africaine des droits de l’homme, à l’unanimité des juges siégeant, a ordonné à l’Etat de Côte d’Ivoire le gel des procédures pénales en cours et des mesures coercitives (mandat d’arrêt et de dépôt), visant Guillaume Soro et ses proches, prises depuis le lundi 23 décembre 2020.
La tenue du procès du 28 avril prochain, selon Me Affoussiata Bamba-Lamine, aurait pour effet de méconnaître la décision de la Cour d’Arusha. Ce qui constitue, pour elle, «non seulement une preuve de la collusion de l’exécutif et du judicaire mais également contrevient violemment aux prescriptions de l’ordonnance du 22 avril 2020 et des droits fondamentaux du Président Guillaume Kigbafori Soro ».
Fort de ce qui précède, Me Affoussy Bamba et ses collaborateurs disent se réserver le droit de saisir, une fois de plus, et autant de fois que nécessaire, la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, selon la procédure d’urgence, pour faire censurer toutes les « décisions inconventionnelles » qui résulteraient de cette audience.
Mais aussi d’engager toutes autres procédures internationales, aux fins de voir infliger des sanctions ciblées contre le ou les individus, en ce compris les magistrats, qui auront diligenté, organisé, ou collaborer à la tenue de cette audience.