Les Ivoiriens ont encore en mémoire les violences qui ont émaillé l’élection présidentielle d’octobre 2020. L’armée ivoirienne, qui entend assurer des élections législatives paisibles et sécurisées, s’active d’ores et déjà pour se donner les moyens de parer à toutes éventualités.
L’armée ivoirienne se met en jambe avec des exercices de simulation pour les Législatives 2021
6 mars 2021, le collège électoral de Côte d’Ivoire est à nouveau appelé aux urnes pour renouveler les membres de l’Assemblée nationale. À cet effet, les autorités ivoiriennes s’activent pour garantir des élections législatives apaisées en Côte d’Ivoire. Ce challenge est d’autant plus primordial que la quasi-totalité des élections organisées dans cet État de l’Afrique de l’Ouest dans la dernière décennie a connu des violences inouïes.
L’armée ivoirienne, consciente de son devoir d’assurer la protection des personnes et des biens, ainsi que celle du territoire ivoirien en cette période très sensible, a décidé de monter au créneau en vue de la « sécurisation des élections législatives du 6 mars 2021 ». Aussi, dans un communiqué dont copie est parvenue à Afrique-sur7, le général Lassina Doumbia, Chef d’état-major général des armées, a « réquisitionné » la police nationale, la gendarmerie nationale et les armées pour des exercices de simulation.
Ces exercices militaires, qui auront pour théâtre d’opérations Abengourou, Jacqueville, Kong et Séguéla, se tiendront du mercredi 17 au samedi 20 février 2021. Elles consisteront en « des patrouilles motorisées, des stationnements de troupes et des manoeuvres de maintien de l’ordre ». Le patron des Forces armées ivoiriennes rassure toutefois les populations de ce que ces exercices n’auront aucune incidence sur les activités des populations de ces localités ivoiriennes.
Après les troubles intervenus lors du scrutin présidentiel de 2020, la classe politique ivoirienne a convenu de faire baisser les tensions. Aussi, sous la conduite du Premier ministre, par ailleurs ministre de la Défense, Hamed Bakayoko, le gouvernement ivoirien et l’opposition ont donc eu un dialogue politique, à la primature d’Abidjan, capitale économique ivoirienne. Dialogue qui a permis de faire tomber le soufflet.
Henri Konan Bédié, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), et Laurent Gbagbo, fondateur du Front populaire ivoirien (FPI), ainsi que leurs coalitions politiques de la CDRP et d’EDS, ont décidé, à travers une coalition, d’affronter le Réssemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) du président ivoirien, Alassane Ouattara. Y compris d’autres partis et des candidats indépendants.
Charles Blé Goudé, exilé à La Haye depuis son acquittement à la Cour pénale internationale (CPI), a décidé de participer à ces législatives. Bon nombre de ses compagnons du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (Cojep) sont d’ailleurs candidats. Quant à son ancien camarade de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI, Guillaume Soro, ancien Président de l’Assemblée nationale, et président de Générations et peuples solidaires (GPS), a décidé de ne pas aller à ces élections.
Même si le gouvernement de Côte d’Ivoire rassure le peuple ivoirien de ce que ces élections se tiendront dans un environnement apaisé, il n’en demeure pas moins que la dernière crise électorale continue de hanter les esprits sur les rives de la lagune Ébrié.