Laurent Gbagbo a officiellement été exclu du Front populaire ivoirien (FPI). Ainsi en a décidé le Comité central présidé, samedi, par Pascal Affi N’Guessan, président du parti. Mais en valait-il vraiment la peine ?
Laurent Gbagbo vs Affi N’Guessan, chaque camp tente de garder la main
Lundi 9 août 2021, Laurent Gbagbo a annoncé, lors d’un Comité de contrôle extraordinaire, qu’il n’engagerait pas de bataille juridique contre Pascal Affi N’Guessan dans la guerre de leadership pour le contrôle du Front populaire ivoirien (FPI). Mieux, le fondateur du parti à la rose annonce son retrait dudit parti et la formation d’une nouvelle organisation, avec le même contenu.
Réponse du berger à la bergère. Dès le samedi qui a suivi, Pascal Affi N’Guessan a également organisé un Comité central extraordinaire en réaction à celle tenue sous la houlette de son ancien mentor. Le communiqué final de cette rencontre entre l’ancien Premier ministre et les cadres de son parti était on ne peut plus clair: « Le Comité central décide que le président Gbagbo ne fait plus partie du Front populaire ivoirien, recommande à la direction du parti de mener des missions d’explication à l’intention des militants, recommande la convocation d’un congrès extraordinaire… »
L’ancien chef d’État est par ailleurs accusé de « dérive autocratique ». Gbagbo ne supporte pas que le FPI « lui impose la démocratie, lui refuse l’idolâtrie et le culte de la personnalité » et c’est pour cette raison qu’il veut « se tailler un parti sur mesure », s’est désolé le Député de Bongouanou sous-préfecture.
L’on est cependant tenté de s’interroger sur la question du départ de Laurent Gbagbo du Front populaire ivoirien (FPI). S’agit-il d’une démission du membre fondateur qu’il est ou plutôt d’une exclusion prononcée par le président Affi N’Guessan, président légal du parti ? Comment peut-on exclure un membre qui a déjà annoncé son retrait du parti et la volonté d’en créer un nouveau ? Ne s’agit-il pas en réalité d’une décision du camp Affi pour démontrer qu’il garde toujours la main sur le parti ?
Quoi qu’il en soit, l’on constate visiblement que le camp Affi n’a fait qu’enfoncer une porte déjà ouverte à propos du départ de Gbagbo. A l’inverse, le camp Gbagbo n’avait plus les rènes du parti et ne s’est résolu qu’à laisser la main à Affi N’Guessan. Chaque camp tentant de tirer la couverture politique à son profit.