Six mois de prison avec sursis assortis de 200 millions de dommages et interêts, c’est le verdict du procès en appel pour diffamation de l’opposant sénégalais Ousmane Sonko, tenu lundi à Dakar au Sénégal.
Présidentielle au Sénégal: Vers l’inéligibilité de Ousmane Sonko en cas de condamnation définitive
C’est une condamnation qui pourrait hypothéquer sa candidature à la présidentielle de 2024.
Lundi, un tribunal sénégalais a condamné l’opposant Ousmane Sonko à six mois de prison avec sursis lors d’un procès en appel pour diffamation.
Le procès s’est tenu en absence du principal intéressé, l’opposant Ousmane Sonko ayant annoncé dès dimanche 7 mai au soir qu’il ne serait pas présent.
« Je ne me présenterai plus devant cette justice pour répondre à quoique ce soit », avait-il déclaré. L’opposant politique et maire de Ziguinchor avait convoqué une session du conseil municipal de sa ville en Casamance, au sud du pays, le même jour et à la même heure que son procès, rapporte Rfi.
D’après le code électoral, si la condamnation était définitive, si elle était confirmée en cas d’éventuel recours en cassation, il ne pourrait pas être inscrit sur les listes électorales et donc Ousmane Sonko serait exclu de la course.
Pour le moment, ses avocats qui étaient absents au moment de la lecture du jugement, indiquent se concerter avant toute réaction. La partie civile, elle, s’est dite satisfaite, même si elle exigeait des dommages et intérêts beaucoup plus lourds, à hauteur de 29 milliards de francs CFA.
L’opposant sénégalais, troisième de la présidentielle de 2019, a déclaré dimanche qu’il ne répondrait plus aux convocations des juges sans garantie pour sa sécurité
« On n’a jamais vu dans le monde entier un citoyen convoqué au tribunal (et) qui s’y rend, faire l’objet d’autant d’acharnement, d’autant de brutalité et de tentative presque de liquidation physique », a-t-il dit dans une déclaration sur les réseaux sociaux.
« Ce n’est plus de la justice, c’est du banditisme judiciaire et c’est pourquoi j’ai pris la décision, toujours dans le cadre de ma campagne de désobéissance civile, de ne plus collaborer avec cette justice », a-t-il dit. « Si la justice, si l’Etat ne peuvent pas garantir le minimum de sécurité (…), je ne me présenterai plus devant cette justice pour répondre à quoi que ce soit », a-t-il dit.