La CEI maintient l’exclusion de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo de la liste des électeurs, publiée samedi. La décision a fait réagir la présidente intérimaire de la Ligue des jeunes PPA-CI, Lagui Eden Lova Zadé.
La Ligue des jeunes PPA-CI dénonce « les ridiculissimes manœuvres du RDR alias RHDP » – Lagui Eden Lova
Le Président Gbagbo encore radié de la liste électorale provisoire de 2023.
Ci-dessous la réaction de la présidente intérimaire de la Ligue des jeunes du PPA-CI, formation politique créée par l’ex-président.
« Absent de la liste électorale depuis 2020, le nom du Président Laurent Gbagbo n’a pas été ajouté au listing électoral provisoire de 2023 dévoilé ce samedi 20 mai 2023, par la Commission électorale indépendante (CEI). Résultat ?
Le Président Laurent Gbagbo, ancien Président de la République de Côte d’Ivoire, et Président du Parti des Peuples Africains Côte d’Ivoire (PPA-CI), ne va ni voter, ni candidater aux futures élections dans son propre pays.
Le motif brandi : une condamnation à vingt ans de prison en Côte d’Ivoire pour le « braquage » de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) en 2011. Eh oui, encore le prétexte fallacieux du « braquage » de la BCEAO pour écarter un candidat redoutable et redouté.
Alors que la BCEAO, prétendument « victime », n’a ni porté plainte, ni affirmé avoir subi des préjudices, la justice ivoirienne certainement instrumentalisée, donne ainsi les moyens juridiques au Pouvoir RDR devenu RHDP d’éliminer un potentiel adversaire pour les prochaines joutes électorales notamment la Présidentielle de 2025.
Curieusement, cette façon d’agir donnant ainsi les moyens juridiques au régime Ouattara pour invalider une éventuelle candidature de l’opposant le plus redoutable du marigot politique ivoirien me fait penser à Ousmane Sonko, l’opposant du Président Macky Sall au Sénégal :
« Procès pour viol en cours, arrestation de ses partisans, procès pour diffamation, injures et faux intenté par le ministre du Tourisme, M. Mame M’baye Niang ».
Je ne reviendrai pas sur l’intervention du Porte-parole du Parti, le ministre Koné Katinan Justin lors de la conférence de presse d’urgence convoquée ce samedi montrant clairement que le Président Laurent Gbagbo a toutes les raisons de faire partir de ce listing électoral.
Cependant, je ferai ressortir l’aspect ridicule de cette provocation de trop à travers quatre (4) interrogations.
Tentant d’expliquer l’inexplicable après le départ de la délégation du PPA-CI de la salle qui a abrité la cérémonie de remise de la liste électorale provisoire, Kuibiert-Ibrahime Coulibaly, président de la CEI a déclaré ceci et je cite :
« Parlant du président Laurent Gbagbo qui n’est pas sur la liste électorale, on m’a prêté toute sorte d’intention. On a même dit que pour ne pas avoir de problème, j’ai décidé d’enlever le nom du Président Laurent Gbagbo sur la liste électorale insinuant ainsi que je travaillerai sous pression. Moi je ne travaille pas sous pression. Je vais vous expliquer. Lorsqu’on ouvre, conformément au code électoral, la phase de révision de la liste électorale, il s’agit d’actualiser les données sur ladite liste en tenant compte du code électoral. Il existe deux catégories de personnes : celles qui sont déjà sur la liste électorale (catégorie 1) et celles qui viennent pour la première fois sur la liste électorale (catégorie 2). L’article 4 dit « ne peut être sur la liste électorale que les électeurs or pour être électeur, il faut jouir de ses droits civils et politiques, être ivoirien et âgé de 18 ans ».
Qu’est-ce-qui peut affecter les droits civils, c’est une décision de justice ? Nous écrivons au ministère de la Justice qui se charge de nous donner la liste des personnes frappées par cette loi.
Nous écrivons aussi au Ministère de l’intérieur qui détient le fichier de l’état civil concernant les personnes qui sont décédées. La liste des personnes déchues, décédées sont croisées avec la liste électorale. Et nous sortons ceux qui nous devons sortir.
Cette année, le Ministère de la Justice nous a donné une liste de 11000 personnes déchues de leur droit civil et politique. Donc ce n’est pas un acharnement quand on parle du Président Laurent Gbagbo. Il y a 53000 personnes décédées.
Quand on les sort, nous n’en rajoutons pas à la loi. Ce n’est pas moi, ce n’est pas la CEI qui décide. Le Président Laurent Gbagbo n’est pas n’importe qui et pourquoi nous allons nous acharner sur lui ? (…) ».
Comment et par quelle alchimie, une personne dépossédée de ses droits civils et politiques peut-elle présider, diriger un Parti légalement constitué ? Le Ministère de l’Intérieur à qui Monsieur Kuibiert-Ibrahime Coulibaly confie avoir écrit ne lui a t-il pas communiqué le numéro du récépissé de déclaration du PPA-CI, N°1315/MIS/DGAT/DAG/SDVA ?
Comment se fait-il que le Président Laurent Gbagbo, ainsi que tous les militants du PPA-CI participant à des réunions sur le territoire ivoirien, ne sont-ils pas inquiétés pour des activités illégales ?
Comment une personnalité à qui Monsieur Alassane Ouattara a octroyé deux passeports diplomatiques pour son retour au pays peut-elle perdre ses droits civils et politiques ?
Comme l’ivoirien a l’habitude de le dire, la Côte d’Ivoire d’Alassane Dramane Ouattara ne cessera jamais d’étonner le monde ».
Lagui Eden Lova
Présidente intérimaire de la ligue des Jeunes du PPA-CI