Le bras de fer qui opposait le chef du village de Modeste à celui de Moossou a pris fin. Après plusieurs années de procès interminables, le village de Modeste est sorti victorieux.
Côte d’Ivoire : Après 24 ans de litige foncier, le village de Modeste sort victorieux
Le conflit foncier qui oppose depuis 24 ans le chef du village de Modeste à celui de Moossou vient d’avoir finalement un dénouement heureux avec une décision de justice après plusieurs procès. Le village de Modeste ans la sous-préfecture de Grand-Bassam dont le chef est Nanan Simon Ahoua Konney, qui se félicite de la décision finale de justice a rencontré la presse le vendredi 16 février au sein de la chefferie pour faire partager à l’opinion nationale et internationale l’importante décision de justice concernant les intérêts fonciers du village de Modeste.
Au cours de ce point de presse bilan dénommé : ‘’La conquête victorieuse par voie de justice’’, le chef du village de Modeste a planté le contexte dans lequel le litige foncier entre les deux peuples frères à savoir N’Zima et Abouré a commencé. Nanan Simon Ahoua Konney a fait entendre qu’avant l’indépendance de la Côte d’Ivoire et conformément aux arrêtés n° 3121 du 1er décembre 1931 et n° 3206 du 10 octobre 1934 portant respectivement détermination du Cercle de Grand-Bassam et la Constitution de l’Administration indigène en Côte d’Ivoire, relativement à l’arrêté 3121, en son article 4, ce sont des cantons qui composaient Grand-Bassam. Il s’agissait du Canton Abouré comprenant les villages de Moossou, Yaou, Bonoua, Adihao, Mohamedy, Affroboué, Vitré, Ebra, Yakassé et Ono. Et le canton N’Zima, constitué d’Azuretti, Quartier France, Petit Paris, Mondoukou et Modeste, des villages indépendants, selon l’article 5 dudit arrêté.
Le chef du village Modeste affirme ainsi que son homologue de Moossou n’a jamais eu de propriétés sur le domaine foncier rural de Modeste. Poursuivant, l’autorité villageoise de Modeste déclare qu’après enquête, il s’avère que toutes les attributions de son village ont été faites par le commandant de cercle d’alors. Se basant sur les archives coloniales et les sachants encore en vie, Nanan Konney fait savoir que Grand-Bassam a été érigée en commune mixte par un arrêté du 31 décembre 1914. Par devers cet acte, elle est devenue la première commune de Côte d’Ivoire. Cette entité est née de la scission de l’ancien cercle de Grand-Bassam. En 1955, Grand-Bassam devient une commune de plein exercice avec un Conseil municipal et un maire élus. En 1965, la réorganisation du territoire ivoirien donne naissance à la sous-préfecture de Grand-Bassam, qui comprend l’agglomération urbaine de Grand-Bassam.
Un nouveau découpage a eu lieu par décret en 2010 et depuis cette date, les villages comprenant sont ceux d’Azuretti, Ebrah, Gbamblé, Modeste, Mondoukou, Moossou, Petit Paris, Quartier France, Vitré 1 et 2. La séparation de pouvoir qui venait de naître, va engendrer des différends sur le plan domanial. En effet, le chef du village de Moossou et ses suiveurs, vont selon les propos du chef de Modeste, organiser une forfaiture dans l’objectif de brader des parcelles de terrain du domaine foncier de Modeste. De ce conflit vont naître des actions en justice impliquant les deux protagonistes. Cependant, le bilan des dommages est énorme. Des personnes sans autorisation villageoise ont pu à travers des complicités s’accaparer des portions de terrain, allant jusqu’à faire détruire une partie du domaine du chef du village. Vu qu’aucun recours n’est possible après le dernier passage en justice, pour remettre les choses à l’endroit, le chef du village de Modeste invite tous ceux qui ont acquis des parcelles hors attestation émanant de sa personne, à prendre attache avec la chefferie dans un délai de deux mois.