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Le président Alassane Ouattara lancera-t-il vraiment sa campagne présidentielle le 11 octobre prochain en pays bété ? Le PPA-CI et le PDCI (Front Commun) dont la marche a été interdite, engage l’épreuve de force pour le contraindre à renoncer à son programme à Daloa.
Qui d’Alassane Ouattara et le Front Commum va tenir son programme
Le Conseil constitutionnel a décidé d’entériner ce qui circulait déjà, à savoir l’élimination de Tidjane Thiam et de Laurent Gbagbo de la course présidentielle. S’il est reproché à ces deux leaders la question de la nationalité pour l’un et la privation de droits civiques pour l’autre, à raison de sa condamnation à 20 ans de prison, Alassane Ouattara, lui, n’a pas eu à s’expliquer devant l’institution pour s’être prévalu d’une autre nationalité, burkinabé en l’occurrence, auprès du FMI, dont on ignore la date de renonciation, si tant est qu’il se soit conformé aux conditions d’éligibilité.
Une procédure en ce sens a été rejetée par le Conseil constitutionnel qui a validé la candidature du Président pour un 4e mandat.
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Pour l’opposition ivoirienne guidée par les deux plus grands partis politiques, le PDCI-RDA et le PPA-CI, ces décisions « injustes et non inclusives » sont inacceptables. Pour protester contre les décisions du Conseil constitutionnel, qui a aussi fermé la porte de l’élection à Assalé Tiémoko ou encore à Vincent Toh Bi Irié, le Front Commun avait planifié une marche ce 4 octobre 2025. Le 2 octobre dernier, c’est-à-dire jeudi passé, le Conseil de sécurité de Côte d’Ivoire a décidé d’interdire ladite marche.
Entre-temps, des leaders du PPA-CI : Blaise Lasm (secrétaire général adjoint) et Dahi Nestor ont été inculpés et incarcérés au Pôle pénitentiaire d’Abidjan. Ils sont poursuivis pour « appel à l’insurrection » alors qu’ils tentaient de mobiliser les militants de leur parti pour la marche finalement annulée. Prenant la parole, l’ancien ministre Sébastien Dano Djédjé a pris acte de la décision des autorités ivoiriennes d’interdire des marches sur l’ensemble de l’étendue du territoire national jusqu’à nouvel ordre. Dans le même temps, il a annoncé que la marche n’est pas annulée, mais reportée.
Comme Ouattara, Dano Djédjé lance le défie du 11

Avant de quitter la salle de conférence, Sébastien Dano Djédjé a même donné une date : le 11 octobre prochain, date à laquelle le chef de l’État prévoit de faire un déplacement en pays bété pour lancer sa campagne. Avec cette décision, le Front Commun tente de passer un message, celui selon lequel les rassemblements interdits doivent concerner tout le monde.
Avec le risque de troubles que pourrait créer cette décision du PPA-CI, difficile d’imaginer le président Alassane Ouattara se présenter physiquement dans cette région acquise à Laurent Gbagbo pour lancer sa campagne comme il l’a annoncé au Sofitel Hotel Ivoire : « J’ouvre ma campagne le samedi (11 octobre 2025) à Daloa. »
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Plusieurs éléments des forces de l’ordre sont mobilisés pour la sécurisation du pays et les élections. On parle de 44 000 agents pour sécuriser le processus électoral.
Les Ivoiriens retiennent leur souffle. Le PPA-CI peut-il braver l’interdiction du Conseil de sécurité de Côte d’Ivoire en marchant le 11 octobre, alors que le chef de l’État doit lancer sa campagne le même jour ? Dans cette épreuve de force, l’une des deux parties qui renoncera à son programme aura perdu la guerre des nerfs qui entoure ce scrutin à venir.
À noter que le PDCI et le PPA-CI ne prennent pas part à cette élection du fait de l’exclusion de leurs candidats. Forcément, en éliminant ces deux forces politiques, le Conseil constitutionnel offre un boulevard au RHDP pour faire élire son champion, ultra favori face à Simone Gbagbo et Adhoua Don Mello.