Blaise Lasm, Secrétaire Exécutif de la JEDS, Ex Secrétaire National a l’organisation de la JFPI, appelle à un changement de la lutte. Avant le congrès constitutif du nouveau parti de Laurent Gbagbo prévu pour le 16-17 Octobre 2021, il a lancé un appel de vérité à ses camarades de la gauche ivoirienne.
De la résistance à la reconquête
«Les habitudes doivent changer parce qu’on a fini la résistance qui a été un franc succès. Dès 2011, l’objectif de ceux qui ont humilié Gbagbo et le peuple de Côte d’Ivoire était de nous faire renoncer aux idées généreuses qui ont été promues par le Président Gbagbo Laurent. Ils nous ont fait la guerre parce qu’ils ne voulaient pas de l’Assurance Maladie Universelle, de la décentralisation effective, de la transparence dans la gestion de la chose publique et de la réforme des institutions.
Ils nous ont fait la guerre parce qu’ils ne voulaient pas que les paysans gèrent leurs filières agricoles et ils ont surtout considéré le budget sécurisé, la mise en place du SIGFIP et l’appel à candidatures pour gérer les régies financières comme une menace.
Ils ont préféré nous stopper parce qu’ils ont interprété l’augmentation des salaires des policiers, des magistrats, des enseignants, des médecins, des agents du corps préfectoral, des agents des régies financières comme une hérésie qu’il fallait combattre.
Ils aiment quand nous sommes pauvres et que nous leur tendons la main. Pour eux, Gbagbo Laurent était trop intelligent et trop indépendant dans son esprit pour qu’ils le laissent travailler pour le peuple ivoirien. Ils étaient inquiets de nos succès en 18 mois.
Leurs objectifs étaient de nous faire abandonner la lutte par la terreur qu’ils ont instaurée, mais ils n’ont pas pu et nous sommes là. Nous sommes debout. Sereins ! Et là où leurs rangs se sont dégarnis, les nôtre se sont renforcés.
Notre marche est fière, ce qui explique leur peur. Chers amis, nous venons de loin. Certaines personnes parlent comme si elles ne savaient pas que nous revenons de loin.
Il fallait résiter et nous l’avons fait
Très peu de Partis politiques ont survécu face à ce que nous avons traversé. Regardez en Libye, en Tunisie, en Irak, en Égypte, les partis qui soutenaient ceux qui ont été chassés violemment ne s’en sont pas remis. Mais nous, nous avons tenus. Soyez fiers de vous. Votre résistance sera un jour enseignée dans les universités et notre glorieuse histoire traversera les temps.
Car un parti politique qui n’a pas d’argent, qui est privé de toutes ressources et de ses cadres dont les plus valeureux sont en prison, les plus heureux en exil et les moins chanceux sont morts. Nous étions un parti politique à qui tout a été fermé.
Je ne vous parle pas de la pernicieuse adversité à laquelle nous avons dû faire face de l’intérieur par refus de faiblir. Il n’était pas évident que nous soyons si solides. En vérité, et je vous le dis, pour ceux qui ne le savent pas, la crise interne était la partie douce de la guerre enclenchée contre nous en septembre 2002. Les acteurs qu’ils ont utilisés étaient simplement leurs relais locaux en notre sein. Bref …. Progressons.
Le régime avait structuré la pauvreté et la terreur au point qu’une voix portante avait pour réponse la prison. Un tel parti, il n’est pas évident de lui maintenir sa vitalité comme nous l’avons fait.
Blaise Lasm parle aux militants de Laurent Gbagbo
Je salue tous les militants de l’ex Front Populaire Ivoirien. Cependant, le Parti doit nécessairement évoluer pour faire corps avec le nouvel environnement qui est le sien. La culotte de tes 5 ans ne peut t’aller à tes 14 ans. Il faut s’adapter et mieux s’armer pour les défis futurs.
C’est pourquoi, au-delà de la mise en place du nouveau Parti, nous devons refonder notre matrice et passer de la résistance à la reconquête. La résistance est fonction des circonstances et les circonstances ont fini par consacrer notre victoire par l’acquittement spectaculaire de notre Chef. Nous avons gagné.
Hier, Laurent Gbagbo était en prison. Il était normal que nous réclamions sa libération parce qu’il symbolise notre combat et l’injustice vécue par le peuple ivoirien. Gbagbo en prison, c’était le peuple ivoirien embastillé. Laurent Gbagbo est sorti de prison, nos attitudes doivent changer.
Les attitudes que nous avions ne doivent pas rester les mêmes alors qu’il est désormais libre. Il est sorti, le Soldat s’est mis à notre disposition, on lui a confié une mission, mais comment faire pour l’accompagner dans cette mission ?
La nécessite de changer de posture.
Si, hier, on était fortement inscrit dans la résistance, nous devons maintenant nous inscrire dans la reconquête du pouvoir. La reconquête exige d’acquérir une nouvelle approche, une nouvelle mentalité et une audace renouvelée. Hier, ce que tu n’as pas bien fait, aujourd’hui active-toi de sorte à le faire de la meilleure façon parce que ton indolence ou ta tiédeur dans le travail peut handicaper le Parti et l’empêcher d’atteindre ses objectifs.
Nous avons des militants à conquérir et nos bastions à repositionner sur le plan électif. On n’a pas d’autres choix que de reprendre le pouvoir d’État pour offrir une espérance nouvelle à un Peuple ivoirien désabusé. On a déjà un candidat qui s’appelle Koudou Laurent Gbagbo.
Il nous faut maintenant une machine qui nous accompagnera dans la reprise du pouvoir et cette machine, c’est le nouveau parti en cours de construction. Vous ne devez pas en avoir peur, c’est l’héritage que nous lèguera le Président Gbagbo. Il ne veut pas nous laisser un héritage compromis, atrophié, asphyxié ou disputé, mais un héritage neuf, capable de remporter des victoires qui comptent.
Nous devons donc l’accompagner dans cette mission noble et cela commence par notre mobilisation massive au Palais de l’Hotel Ivoire les 16-17 Octobre 2021. L’histoire nous regarde. Nous devons terminer ce que nous avons commencé».