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Une nouvelle circulaire bouleverse le secteur du transit, et pourrait pousser de nombreux Ivoiriens hors de cette activité dans les semaines et mois à venir. Une hausse de 400 % de la caution exigée va contraindre plusieurs entreprises à fermer. Explication.
Caution à 100 millions : la décision pour chasser les Ivoiriens du secteur du transit
Ces dernières années, beaucoup d’Ivoiriens se sont lancés dans les activités de transit. Théoriquement, ce secteur leur est réservé, mais dans les faits, des hommes d’affaires étrangers financent certaines entreprises qu’ils contrôlent largement. Ce sont d’ailleurs ces structures, soutenues par de puissants capitaux, qui connaissent les plus fortes croissances, au détriment des petites entreprises ivoiriennes.
Face au risque de disparition de nombreuses sociétés de transit ivoiriennes, le Syndicat Autonome des Transitaires de Côte d’ voire (SYNAT-CI), qui revendique plus de 300 adhérents, tire la sonnette d’alarme. Au cœur de son inquiétude : une première circulaire n° 2334 qui a relevé de 25 à 50 millions de francs CFA le crédit d’enlèvement minimum exigé aux commissionnaires en douane agréés (CDA).
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Mort des PME ivoiriennes : la circulaire qui fait trembler le transit douanier
Cette mesure de la direction générale des douanes a déjà entraîné la fermeture de plusieurs entreprises, car être agréé ne garantit pas automatiquement une clientèle suffisante. Alors que le secteur peine encore à se relever, une seconde décision apparaît seulement un an après. Cette fois, le crédit grimperait à 100 millions de FCFA, une somme inaccessible pour beaucoup d’entreprises pourtant résilientes, mais désormais dos au mur.
Les autorités ivoiriennes fixent le nouveau crédit à 100 millions et la caution à 50 millions de FCFA, soit une hausse de 400 % pour le crédit et de 100 % pour la caution en une seule année. Plus grave encore, la décision écarte les assurances, qui ne pourront plus accompagner les entreprises, au profit d’une garantie exclusivement bancaire.
C’est incompréhensible, car dans de nombreux secteurs, les assurances sont justement le main-soutien qui permet aux entreprises de faire face à leurs obligations. En imposant un crédit d’enlèvement et une caution d’un tel niveau, ce sont de nombreux Ivoiriens qui mettront la clé sous la porte.
Le SYNAT-CI alerte sur la hausse de 400 %, mais ignoré par le gouvernement ivoirien
Dans le même temps, les entreprises soutenues par de puissants investisseurs étrangers occuperont l’espace laissé libre. Une politique difficilement acceptable, qui a poussé le SYNAT-CI à réagir en conférence de presse début novembre, même si son cri de cœur semble encore ignoré par les autorités.
Dans une société, « un petit ruisseau nourrit le fleuve. Si on l’assèche, le fleuve meurt ». Une telle décision ne peut que soulever des interrogations sur une volonté d’écarter les Ivoiriens au profit d’acteurs étrangers.
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L’appel lancé par le SYNAT-CI au Premier Ministre et au Ministre des Finances et du Budget est resté sans réponse, et la mesure tant redoutée semble désormais sur le point d’être appliquée. Contrairement aux discours creux des politiciens, les faits eux s’éloignent chaque jour un peu plus des pratiques réelles.
De la volonté supposée de créer des champions nationaux, ce type de décision tuent plutôt les petits entrepreneurs qui ne seront donc jamais des champions dans leur secteur.

