La Révision des listes électorales annoncée par la CEI pourrait connaitre quelques perturbations, eu égard au mot d’ordre lancé par Aboudramane Sangaré. Pour le leader de la tendance radicale de l’opposition, les conditions ne sont nullement réunies pour une révision transparente et démocratique.
Bras de fer permanent entre Aboudramane Sangaré et Youssouf Bakayoko
Après environ huit années de boycott, le Front populaire ivoirien (FPI) tendance Aboudramane Sangaré a enfin annoncé se volonté de participer aux prochaines élections en Côte d’Ivoire. Pour ce faire, le chef de file des « Gbagbo ou rien » entend descendre dans l’arène pour créer les conditions d’une élection démocratique, juste et transparente. Cela passe nécessairement par une Commission électorale indépendante (CEI) plus consensuelle.
Cependant, la présence quasiment pérenne de Youssouf Bakayoko à la tête de cette institution est mal perçue par l’opposition. Aussi, à l’opération de révision de la liste électorale prévue du 18 au 24 juin 2018 par la CEI, le camp Aboudramane Sangaré entend s’opposer de façon énergique. En témoigne le mot d’ordre de mobilisation lancé à l’endroit de ses militants : « Le FPI appelle les militants à se tenir mobilisés et prêts pour les mots d’ordre de la direction en vue de faire barrage à cette décision inopportune et dangereuse pour la démocratie. »
La CEI est « illégale et illégitime », soutient pour sa part la plateforme de l’opposition Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS), se fondant sur un arrêt rendu par la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP). À cet effet, cette frange de l’opposition s’apprête à descendre à nouveau dans la rue afin de maintenir la pression sur le pouvoir d’Abidjan.
Notons toutefois que la marche de protestation du 22 mars dernier avait été dispersée à coup de gaz lacrymogène et d’arrestation des opposants. Le gouvernement ivoirien qui indique que la réforme de la CEI « ne se justifie guère » en l’état actuel des choses autorisera-t-il cette nouvelle manifestation ?
Quoi que cela puisse leur coûter, « le gardien du temple » et ses camarades se disent déterminés à aller jusqu’au bout de leur lutte. Les jours à venir s’annoncent donc tumultueux sur les bords de la lagune Ébrié.