Le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS) a estimé, dans une étude publiée en octobre, qu’il est « peu probable » qu’aient été déclarées toutes les victimes des violences qui ont impliqué des éleveurs Peuls originaires du Burkina Faso, en mars 2016 à Bouna, une ville située au Nord-est de la Côte d’Ivoire.
Il est peu probable que toutes les victimes aient été déclarées », a soutenu UNOWAS.
En mars 2016, officiellement 33 personnes ont été tuées lors d’affrontements intercommunautaires impliquant des éleveurs Peuls. Le conflit a par ailleurs fait plus d’une cinquantaine de blessés et plus de 3.000 déplacés.
« Les tensions seraient liées aux querelles de chefferies locales entre les communautés Lobi et Koulango, les Lobi contestant le droit des Koulango à accorder aux éleveurs Peuls (originaires pour la plupart du Burkina Faso) l’accès à des terres à Bouna », a expliqué UNOWAS.
Les Peuls (éleveurs traditionnellement nomades) ont été accusés de laisser leurs troupeaux dévaster des cultures ; point de départ d’un conflit entre agriculteurs et éleveurs qui a finalement dégénéré en affrontement intercommunautaire entre Lobi, Malinké et Koulango, du 24 au 27 mars 2016.
UNOWAS qui a entamé en 2017 son étude – dont le but est notamment d’examiner les causes et trouver des solutions possibles aux conflits liés au pastoralisme en Afrique de l’Ouest et au Sahel – a indiqué que des « éleveurs de Bobo-Dioulasso (2e plus grande ville du Burkina) ont déclaré que plus de 100 Peuls avaient été tués dans l’épisode de violence de Bouna ».
« Certains résidaient à Bouna et d’autres s’y trouvaient en transhumance saisonnière », a précisé l’organisme onusien.
Au 10 mai 2016, plus de 70 personnes avaient été interpellées par les forces de l’ordre de Côte d’Ivoirieà la suite des affrontements et une vingtaine d’autres, dont Jean-Marie Palé Youlé, le présumé instigateur, étaient en détention.