Justin Koné Katinan est rentré d’exil, il y a une semaine. À peine arrivé en Côte d’Ivoire, le porte-parole de Laurent Gbagbo s’est aussitôt mis à la disposition du ministère de la Réconciliation nationale. Avec pour « mission » de désarmer les coeurs des Ivoiriens.
Justin Koné Katinan, sa nouvelle mission après son retour d’exil
Il y a un temps pour faire la guerre et un autre pour faire la paix. C’est bien ce qu’il est donné de constater ces derniers avec le retour d’exil de plusieurs proches de l’ancien président ivoirien, Gbagbo laurent, notamment Koudou Jeannette, soeur cadette de l’ex-président, Damana Adia Pickass et Justin Koné Katinan, ancien ministre du Budget du gouvernement Aké N’Gbo, et porte-voix de Gbagbo.
Ces trois personnalités, rentrées récemment du Ghana, où elles ont passé plus d’une décennie, ont aussitôt annoncé les couleurs dès leur retour au bercail. Jeudi 6 mai, les trois pro-Gbagbo ont été reçus en audience par Kouadio Konan Betin, ministre ivoirien de la Réconciliation nationale. En ces lieux, le natif d’Arokokaha a clairement indiqué d’entrée : « Nous sommes venus dans l’esprit de paix et de réconciliation. »
Ceci dit, l’ancien ministre a dévoilé les raisons profondes de sa visite au ministre KKB, en compagnie de ses deux autres co-exilés : « Il était de notre devoir de venir d’abord nous présenter au gouvernement, au chef de l’État à travers le ministre de la Réconciliation, qui est notre ami, notre frère pour dire que nous sommes venus… »
Avant de dévoiler la nouvelle mission que ses camarades et lui se sont assignée : « Nous sommes venus dans l’esprit de paix et de réconciliation pour participer à ce processus qui, pour nous, avec l’arrivée du président Laurent Gbagbo, va constituer un pas géant vers la réconciliation nationale. »
Mais pour y parvenir, précise Koné Katinan, «nous ferons en sorte que les cœurs se désarment ». Cette catharsis est d’autant plus impérieuse que de nombreux Ivoiriens continuent de porter les stigmates de cette crise fratricide qui a disloqué de nombreuses familles. Voilà pourquoi, conseille-t-il, de célébrer l’acquittement définitif de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé de la Cour pénale internationale (CPI) avec modestie « pour ne pas heurter les blessures encore profondes ».
« Nos cœurs doivent désarmer. Que nos ressentiments ne soient pas plus forts que ce qui nous unis, c’est la Côte d’Ivoire », a -t-il insisté. « Ils sont venus pour contribuer à rebâtir la paix. Ils disent eux-mêmes se mettre au service du ministère de la Réconciliation », s’est félicité, pour sa part, le ministre Kouadio Konan Bertin.