Guillaume Soro s’est exprimé sur la crise entre le Mali et la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). L’ex-Premier ministre d’Alassane Ouattara a invité l’organisation sous-régionale à réexaminer les sanctions prises contre la République malienne.
Crise Mali-CEDEAO : Guillaume Soro prône l’apaisement
Dans une déclaration publiée le vendredi 14 janvier 2022, Guillaume Soro de se prononcer sur la situation qui prévaut actuellement au Mali. L’ancien chef rebelle, actuellement en exil en Europe, a lancé un « appel à l’apaisement et au réexamen des sanctions » de la CEDEAO contre le Mali.
Il faut rappeler qu’à la publication du chronogramme publié par les autorités de la transition malienne, la CEDEAO a affiché sa vive opposition à Assimi Goïta. Elle est allée plus loin en prenant des mesures contre le Mali. L’organisation a annoncé la fermeture des frontières terrestres et aériennes entre les pays de la CEDEAO et le Mali ; la suspension des transactions commerciales entre les pays de la CEDEAO et le Mali ; le gel des avoirs de la République du Mali dans les banques centrales de la CEDEAO ; le gel des avoirs de l’État malien et des entreprises publiques et parapubliques dans les banques commerciales des pays de la CEDEAO.
Dans son communiqué, Guillaume Soro soutient qu’en sa qualité d’ancien Premier ministre, d’ancien président de l’Assemblée nationale, mais également pour avoir participé à plusieurs sommets de la CEDEAO et de l’UEMOA d’une part, en tant que partie prenante à un conflit de 2002 à 2007 et d’autre part en tant que décideur, il lance un appel « à l’apaisement suite aux tensions suscitées par les dernières décisions prises le 9 janvier 2022, par les chefs d’État de la CEDEAO ».
« Lesdites sanctions nous apparaissent extrêmement sévères, voire disproportionnées. Avec une célérité inhabituelle, elles ont failli faire l’objet d’une résolution onusienne pour en accentuer le caractère particulièrement coercitif », a laissé entendre le fondateur de Générations et peuples solidaires (GPS).
Poursuivant, le leader des soroistes rappelle que « priver un État sans littoral de son droit d’accès à la mer, constitue une violation de plusieurs instruments multilatéraux importants, tels que la Convention et le Statut de Barcelone, ainsi que l’accord d’Almaty entre autres, qui reconnaissent aux pays enclavés, le droit d’utiliser les océans dans les mêmes conditions que les États riverains, en ce compris le droit de traverser le territoire d’un ou de plusieurs pays en vue d’atteindre la mer ».
Guillaume Soro n’a pu s’empêcher d’appeler les chefs d’Etat de la CEDEAO à reconsidérer leur posture tout en donnant une chance au dialogue et à la concertation, loin de la surenchère. « J’invite également les Autorités de Transition du Mali à ne point céder à la tentation de la rupture du dialogue et à adopter une position conciliante, en dépit des tensions et autres pressions de tous ordres, pour aboutir à un compromis dynamique », a-t-il dit.