Le limogeage d’Albéric Kacou de la vice-présidence de la BAD continue d’alimenter la polémique sur les rives de la lagune Ébrié. Akinwumi Adesina a donc tenu à justifier le départ de l’Ivoirien et d’autres employés de l’institution bancaire panafricaine.
Adesina veut des « joueurs disciplinés » dans son équipe
La Banque africaine de développement (BAD) a officiellement mis fin aux fonctions de l’Ivoirien Albéric Kacou le 22 janvier dernier. L’Association des Fonctionnaires Internationaux Ivoiriens (AF2I) est aussitôt montée au créneau pour dénoncer un limogeage brutal et abusif de leur compatriote. Car pour ces hauts fonctionnaires ivoiriens, « M. Kacou n’a commis aucune faute professionnelle avérée du fait d’un manque de compétence dans les fonctions qu’il exerçait, qui puisse justifier la radicalité et la brutalité de cette séparation ». Ils appellent par ailleurs le gouvernement ivoirien à se saisir du dossier afin de faire droit à ce fonctionnaire international ivoirien démis de ses fonctions de Vice-Président en charge des Ressources Humaines et des Services Institutionnels de la BAD.
Cependant, pour Akinwumi Adesina, les changements opérés au sein de l’institution qu’il dirige sont dans l’ordre normal des choses. Au cours d’un déjeuner avec le corps diplomatique à Abidjan, en début de semaine, le président de la BAD a tenu à s’expliquer sur cette vague de limogeages qui fait tant jaser. « Ils (les actionnaires de la BAD, NDLR) nous ont demandé d’optimiser les ressources. Ils nous ont demandé de changer la culture à la Banque, pour passer d’une culture de « droits acquis » à une culture de la performance. Et c’est exactement ce que nous faisons », a-t-il martelé.
Poursuivant, il ajoute sur un ton sarcastique : « L’entraineur d’une équipe de football doit, s’il veut gagner, s’assurer que ses joueurs sont disciplinés et ont la volonté de remporter leurs matchs. Nous sommes déterminés à marquer beaucoup plus de buts dans le domaine du développement pour l’Afrique. Or pour ce faire, nous devons renforcer l’alignement, la performance et la responsabilité axés sur les résultats. »
Ces arguments du Nigérian ne sont pas unanimement partagés, d’autant plus que « le Président de la BAD, après l’évaluation de la performance de M. Kacou il y a six mois, l’a confirmé sans réserve dans ses fonctions de Vice-Président ». Cet épisode est visiblement loin de son épilogue.
Rappelons à toutes fins utiles que c’est la Côte d’Ivoire qui abrite le siège de la BAD. Après une délocalisation à Tunis lors de la crise militaro-politique qui a secoué le pays, les autorités ivoiriennes ont mis les bouchées doubles pour ramener l’institution à Abidjan.