Guillaume Ancel, un ancien officier de l’armée française, fait des révélations sur le génocide rwandais, dont il est lui-même un témoin oculaire. Cet ancien lieutenant-colonel pointe gravement la responsabilité de la France dans cette tragédie.
Un ancien officier français dévoile des secrets sur le génocide rwandais
Le 6 avril 1994, le président Juvenal Habyarimana rentre à Kigali après un voyage à Dar es Salam, en Tanzanie, dans le cadre des accords d’Arusha. Mais à l’atterrissage à Kigali, deux missiles sont tirés sur l’avion qui s’est écrasé non loin de l’aéroport. Cet attentat contre l’avion du président rwandais qui avait à ses côtés son homologue burundais a en effet été le déclencheur du génocide rwandais. C’est ainsi que du 7 avril à la deuxième moitié du mois de juillet 1994, le Rwanda fut transformé en un champ de massacre. En cent (100) jours seulement, près d’un million de personnes ont été massacrées.
Au lendemain des batailles qui vu la victoire du FPR (Tutsi), dirigé par Paul Kagame, sur les FAR (Hutu), les vainqueurs pointent du doigt l’implication et le soutien de la France aux Hutu génocidaires. Dès lors, la relation diplomatique entre Kigali et Paris s’est considérablement dégradée.
Près d’un quart de siècle plus tard, les langues se dénouent de plus en plus. Guillaume Ancel, un ancien officier français présent au Rwanda lors des évènements, après plusieurs années de mutisme, a décidé de briser l’omerta, car « ce que la France a fait est inacceptable », a-t-il déclaré.
L’ancien lieutenant-colonel de l’armée française qui s’est reconverti en homme d’affaires en 2005, a reconnu l’implication de son pays dans les évènements. Il a par ailleurs avoué le soutien que la France a apporté au gouvernement hutu génocidaire.
Pour lui, l’Opération Turquoise qui avait prétendument pour mission de mettre fin aux massacres partout où cela sera possible, en utilisant la force en cas de nécessité, n’est en réalité qu’un « soutien notamment sous la forme de distribution d’armes, y compris jusque dans des camps de réfugiés au Zaïre voisin, l’actuelle République démocratique du Congo.»
La mise au grand jour de ces secrets n’a pas été aisée pour l’homme d’affaires. Nonobstant les menaces qui fusent çà et là, Guillaume Ancel a tenu à dire sa part de vérité sur cette tragédie qui continue de hanter le pays des mille collines. Il soutient par ailleurs qu’on « ne pourra plus effacer mon témoignage ». Et ce témoignage restera vraiment éternel puisqu’il l’a consigné dans un livre qui parait ce vendredi 16 mars intitulé « Rwanda, la fin du silence ». L’ancien officier français a dévoilé tout ce qu’il a vu, vécu et sait sur le génocide rwandais.