Les migrants détenus en Libye sont véritablement en train de boire du calice jusqu’à la lie. Un déluge de feu s’est abattu, dans la nuit de mardi à mercredi sur le camp de Tajoura, faisant une quarantaine de morts et plus de 80 blessés.
Les migrants sous le feu des milices libyennes
Après le scandale de la vente aux enchères des migrants comme esclaves en Libye en novembre 2017, qui a suscité de nombreuses réactions d’indignation à travers le monde, ainsi que celui de la torture de ces candidats à l’eldorado, voici un autre drame qui vient de frapper ces derniers.
Cette nuit fut en effet très longue pour les migrants et autres réfugier du centre de détention de Tajoura, dans la banlieue de Tripoli. Ces individus qui méditaient profondément sur leur triste sort ont été la cible de frappes aériennes, alors qu’ils étaient pour la plus part couchés. Tirés de leur sommeil, les 600 détenus de ce centre n’ont pas eu le temps de réaliser ce qui leur arrivait que d’autres frappes sont intervenues cinq minutes après.
Le bilan de ces frappes est très lourd. Une quarantaine de morts et au moins 80 blessés dont certains dans un état critique, apprend-on des services de secours libyen. D’autres sources précisent que ce bilan serait totalement en-deçà de la réalité des faits.
L’on s’interroge cependant sur les responsable d’une telle cruauté, d’autant plus que le gouvernement d’union nationale de Tripoli et les forces du maréchal Khalifa Haftar se rejettent mutuellement la responsabilité. L’on ignore également s’il s’agit de dégâts collatéraux dans les combats qui opposent le GNA et ANL pour le contrôle du pays de feu le Colonel Mouammar Kadhafi.
Le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), l’ONU et l’Union africaine (UA) condamnent fermement cette attaque, précisant par ailleurs que ce qui s’apparente à un « crime de guerre » ne restera pas impuni.
Notons par ailleurs que ce genre d’attaque n’est pas une première dans la région. Des frappes similaires ont déjà eu lieu en mai dernier.