Danièle Boni Claverie, présidente de l’Union républicaine pour la démocratie (URD), a formellement désavoué le président de la tendance légale du Front populaire ivoirien, Pascal Affi N’guessan, après la nouvelle posture adoptée par ce dernier sur la nouvelle CEI telle que proposée par le gouvernement ivoirien.
« Les propos d’Affi n’engagent que son « FPI » et non l’opposition », assène Boni Claverie
L’ancienne ministre de la Communication, par ailleurs présidente de l’URD, une formation politique membre de l’opposition, a réagi mardi 3 septembre 2019, aux propos de Pascal Affi N’guessan concernant la nouvelle CEI. A l’issue d’une rencontre avec le ministre Hamed Bakayoko, émissaire du gouvernement, Pascal Affi N’guessan alors présenté comme chef de file de l’opposition, s’est dit satisfait des avancées des négociations entre le gouvernement et l’opposition.
Pour Danièle Boni Claverie, cette sortie du député de Bongouanou n’engage que lui et la frange du FPI qu’il dirige et non l’ensemble de l’opposition. « Les déclarations de M. Affi n’engagent que sa formation politique et non l’ensemble de l’opposition », a-t-elle réagi. Insistant sur le fait que l’opposition ne se reconnaît en aucun cas dans ces rencontres en « catimini » et qui ne concernent que la recomposition de la CEI. « C’est un jeu de rôle déplorable », a exprimé la présidente de l’URD.
Pour rappel, pouvoir et opposition sont profondément divisés sur la mouture actuelle de la nouvelle Commission électorale indépendante. L’opposition réclame au régime du président Alassane Ouattara, une « réforme en profondeur » de l’institution et non une simple « recomposition ». Après son refus de siéger au sein de la CEI, la jugeant inféodée au pouvoir, l’Alliance des forces démocratiques dont est membre le FPI d’Affi N’guessan et la LMP, a été rappelée une seconde fois à la table de discussions.
Au sortir de cette rencontre, Affi N’guessan a indiqué que l’opposition devrait bénéficier d’un poste de vice-président à la CEI, ajoutant que la présidence de l’institution, elle, devrait être l’affaire d’un acteur de la société civile, non marqué politiquement et choisi d’un commun accord avec l’opposition. La nouvelle CEI comprend 15 membres contre 17 auparavant. Le parti au pouvoir et l’opposition devraient avoir chacun trois représentants; six représentants pour la société civile, un de la magistrature, un représentant du président de la République et enfin un représentant du ministère de l’Intérieur.