Afrique-sur7 s’interrogeait dans une de ses publications de la semaine sur la détention prolongée de Mme Pulchérie Gbalet au moment où les leaders politiques de l’opposition, sont libérés pour les mêmes faits d’accusation.
Geoffroy-Julien Kouao: « La libération de Mme Pulchérie Gbalet serait symptomatique de décrispation politique »
Arrêtée en août 2020 après avoir lancé un appel à manifester contre la candidature à un troisième mandat présidentiel du président Alassane Ouattara, Pulchérie Gbalet reste détenue, 5 mois après son arrestation. Et pourtant, depuis fin décembre 2020, on assiste à la libération des principaux responsables de l’opposition, initiateurs de la désobéissance civile et du boycott du scrutin présidentiel. Si les libérations de Pascal Affi N’guessan (FPI), de Maurice Kakou Guikahué (PDCI) et d’autres cadres de l’opposition, sont fortement saluées par l’opinion, il reste que la majorité se demande encore pourquoi l’activiste de la société civile, Pulchérie Gbalet, demeure emprisonnée malgré tous les appels à sa libération.
« Pulchérie est aujourd’hui arbitrairement détenue par les autorités ivoiriennes. Elle symbolise la répression des voix dissidentes en Côte d’Ivoire. Pulchérie est la présidente d’Alternative Citoyenne Ivoirienne – ACI qui est une organisation de la société civile. Militante des droits humains, elle lutte contre les injustices sociales. Pulchérie Edith Gbalet doit être immédiatement libérée et sans condition. Elle doit retourner auprès de sa famille saine et sauve et pouvoir continuer avec son légitime travail d’activiste », interpelait l’ONG Amnesty International en décembre 2020. Un appel qui reste sans effet sur le pouvoir d’Abidjan qui continue de détenir Pulchérie Gbalet au point de se demander si le RHDP a-t-il un problème particulier avec cette dernière.
Car, comment comprendre qu’au moment où sont mis en liberté les acteurs politiques, à la base de la désobéissance civile et du boycott actif du scrutin présidentiel du 31 octobre 2020 qui a occasionné plus de 85 morts, des centaines de blessés et d’importants dégâts matériels, l’activiste de la société civile demeure derrière les barreaux; et ce, après son licenciement de son poste au Bureau National d’Études Techniques et de Développement (BNETD)?
Interrogé par Afrique-sur7 pour avoir son avis, Geoffroy-Julien Kouao, juriste-politologue marque son optimisme. « Les autorités sont dans une dynamique de décrispation et de renforcement de la cohésion sociale. On comprend alors la libération des autorités politiques incarcérées suite aux événements malheureux liés à la crise électorale de 2020. C’est une très chose », dit-il.
Mais quid de Pulchérie Gbalet? Le juriste répond que « relativement à Pulchérie Gbalet, je pense que sa libération est imminente car le gouvernement est dans une posture politique favorable à la réconciliation, et la libération de madame Pulchérie Gbalet serait symptomatique de décrispation politique » espère-t-il. Pour l’heure, les regards restent tournés vers le président de la République Alassane Ouattara.