L’affaire des 5000 étudiants de l’ Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody, menacés de renvoi, doit interpeller le président de la République, Alassane Ouattara. Dans la lettre ouverte ci-dessous à lui adressée, une étudiante de l’Université Félix Houphouët-Boigny attire l’attention de tous sur le le drame psychologique qui guette l’ensemble de ses condisciples, et implore la bienveillance du chef de l’Etat ivoirien.
Alassane Ouattara interpellé sur le cas des 5000 étudiants de l’ Université Félix Houphouët-Boigny menacés de renvoi
« Bonjour Mr le Président de la République, Son Excellence Alassane Ouattara, que nous appelons affectueusement papa Ado. J’espère que ma lettre écrite avec les larmes aux yeux vous parviendra. Son excellence, je me présente, je suis T.Ange, une étudiante à l’ Université Félix Houphouët-Boigny, là où sont passés plusieurs cadres de ce pays. Son Excellence, vos enfants, les intellectuels, futurs cadres et représentant la relève de demain vivent un cauchemar psychologique à telle enseigne qu’un dommage mental nous menace.
Papa Ado, ce cauchemar c’est la RÉINTÉGRATION que nous propose l’administration universitaire de Cocody, qui implique la reprise totale de notre année 2017-2018 quand bien même qu’elle ait été validée, d’autres se retrouvent à la case départ, c’est-à-dire 3 ans en arrière. Une seule raison »l’inscription de ladite année ». Son excellence, nous sommes plus de 5000 étudiants non inscrits de toutes facultés comprises et le président de l’université, Mr Abou Karamoko a décidé que les étudiants non inscrits doivent faire cette réintégration sous peine d’exclusion.
Cette décision se justifie par « le retard du système universitaire ». Papa ADO, Nous reconnaissons nos erreurs et sans vouloir mettre à mal le fonctionnement de l’administration, nous voudrions qu’une solution moins suicidaire soit trouvée en la faveur de chacun, car nous étudiants, aussi démunis sommes-nous, tenons à nos études, à cette université et c’est tout ce qui nous reste ici bas, pour défendre les valeurs de l’Afrique. Nous demandons sincèrement pardon, pardon à papa Abou Karamoko, nous sommes prêts à répondre de notre négligence et de nos erreurs ( si possible payer des pénalités).
Nous ne voulons qu’une chose, une dernière chance, une grâce présidentielle pour sauver nos diplômes. Nous sommes issus de différentes familles dont pour d’autres n’ayant pas eu les moyens de nous envoyer en Europe ou payer une école privée, avons eu la grâce de nous retrouver à l’ Université Félix Houphouët-Boigny. Cette joie est de courte durée car le défi à relever est comparable à la traversée de la mer rouge. Comme des vaillants guerriers, nous y arrivons avec tout ce qu’il peut entraîner.
Au campus, Président, chaque étudiant a ses réalités. Certains n’arrivent pas à manger, d’autres dorment dans les amphis parce que les moyens sont vraiment maigres mais celà nous rend forts et nous inspire à valider pour assurer la relève. Nous implorons, papa, votre grâce présidentielle afin de bénéficier d’une dernière réouverture des inscriptions 2017-2018 à l’ université Félix Houphouët-Boigny. Dans l’attente et l’espoir que nos cris parviennent à vous, votre excellence, recevez mes salutations les plus distinguées ».