Mamadou Koulibaly n’est pas du tout content d’ Emmanuel Macron, suite aux propos tenus par le président français lors du sommet de l’OTAN, à Londres, au Royaume-Uni, du 3 au 4 décembre 2019. S’exprimant sur la présence de soldats français dans la région du Sahel, l’actuel locataire de l’Élysée a dénoncé des « mouvements antifrançais » sur le continent africain. C’est justement ce qui a fait sortir le président de LIDER (Liberté et démocratie pour la République, parti politique de l’opposition) de ses gonds. Le professeur d’économie a apporté la réplique au dirigeant français dans une vidéo publiée sur les réseaux le jeudi 5 décembre 2019.
Comment Mamadou Koulibaly recadre Emmanuel Macron
Emmanuel Macron n’est pas passé par quatre chemins pour dire ses vérités aux chefs d’État de la région du Sahel. À l’occasion du sommet de l’OTAN, les 3 et 4 décembre 2019, le président français a lancé une « invitation » aux dirigeants du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad. La raison est toute simple, le président français veut des éclaircissements sur le « cadre et les conditions politiques de l’intervention de la France au Sahel ».
Convaincu qu’ « au Sahel depuis cinq ans la France a conduit un travail important avec plusieurs victoires », Macron a insisté pour dire qu’il ne peut « avoir des soldats français sur quelque sol du Sahel que ce soit alors que l’ambigüité persiste à l’égard des mouvements antifrançais, parfois portés par des responsables politiques ». À ce sujet, il a indiqué qu’il attend des « réponses claires et assumées sur ces questions ». Emmanuel Macron recevra donc les présidents de ces cinq pays africains le 16 décembre 2019. Il faut rappeler que 13 soldats français ont été tués le 25 novembre 2019 dans le crash de deux hélicoptères au Mali.
Mamadou Koulibaly, dans son rendez-vous hebdomadaire sur les réseaux sociaux, « Jeudi, c’est Koulibaly ! », a ouvertement accusé Emmanuel Macron d’avoir exigé à Alassane Ouattara l’expulsion de Nathalie Yamb. Il en veut pour preuve les propos tenus par l’homme d’État français au sommet de l’OTAN. Selon le fondateur de LIDER, le numéro un français a fait savoir explicitement « qu’il faut que les voix qui suscitent, portent, divulguent « le sentiment antifrançais » dans les pays francophones d’Afrique se taisent ».
L’ancien président de l’Assemblée nationale a soutenu que les Africains ne nourrissent aucun sentiment antifrançais. Il préfère plutôt parler de ras-le-bol ou « un refus de la main mise de l’Etat français sur nos autorités et nos économies ».
Le professeur d’économie a dénoncé les relations de « connivence » entre la France et l’Afrique, car elles freinent la bonne marche de la démocratie. Mamadou Koulibaly va plus loin en affirmant qu’il a le sentiment qu’Emmanuel Macron est « complice » des dirigeants africains afin de « brimer » les peuples. Au cours de son intervention, le transfuge du Front populaire ivoirien (FPI) a recommandé à Macron de ne pas imposer ses intérêts aux Africains.